La question précise est celle-ci : pourquoi les camerounais choisissent ce dernier temps de se donner la mort ? Le suicide nous l’avons appris en première année université avec le célèbre professeur Aletum. Ce brillant enseignant aimait citer Emile Durkheim, et Auguste Comte. Il est évident que les continents ont des particularités sur les faits suicidaires. Avant de l’aborder à fond, il faut signaler que le problème de suicide se posait déjà dans les sociétés antiques (gréco-romaine). Le suicide est tardif dans l’histoire du Cameroun bien que les gens se soient souvent de façon isolé suicidé dans un recoin de la forêt ou de la maison. Le Camerounais attaché à sa vie ne se donne en aucune façon la mort. Peu à peu vers le lac Municipal de Yaoundé, on a dénombré au moins un suicide par mois, et à Douala on a observé des personnes se jeter à l’eau au milieu du pont du Wouri. Tout un spectacle.
Certains cas sont d’ailleurs passés en direct sur les réseaux. Les cas de suicide survenaient à suite parfois d’une déception amoureuse, une crise financière ou un échec à un examen. Les candidats au suicide choisissaient ce qui ferait le mieux un écho après leur acte. Beaucoup préféraient l’eau parce qu’ils étaient sûrs que la noyade donnait moins de peine et provoquait une mort douce. Contrairement à ces suicides qui se déroulent dans les autres continents, le continent africain n’a pas encore intégré cela dans sa vie de tous les jours. En France, les personnes qui commettaient cet acte aimaient se jeter dans le vide aux dans les immeubles des HLM. Il y avait également l’électrocution dans la baignoire pour imiter les stars qui avaient utilisé ce procédé. Aux États-Unis, c’étaient les armes étant donné sa prolifération dans ce gigantesque pays. En Afrique du Nord, c’était le feu, par immolation.
Au Cameroun, la corde a fait ses effets. L’imagerie populaire voulait qu’on se mette la corde au cou lorsqu’on était déçu par quelque chose. Mais bien que les gens se suicidaient, cela n’avait pas atteint la proportion qu’on connait aujourd’hui ; c’est pourquoi le suicide poursuit sa marche. Pourquoi aujourd’hui les hommes ont un penchant suicidaire ? Les sociologues et les psychologues donnent quelques pistes. Premièrement comme dit un enseignant de la ville de Dschang, nous avons importé les modèles européens sans faire une excellente étude de nos sociétés, alors que nous avons une société fragile. Il faut savoir ce qui peut passer et faire des études prospectives de nos sociétés. Deuxièmement, il y a un mimétisme écuré qui fait que les jeunes ont tendance à tenter de faire le héros. Au Canada, les hommes utilisent les armes. Après un choc émotionnel monstrueux, l’individu devient anxieux, irritable ; il revoit les images d’horreur, le moindre événement lui rappelle le traumatisme et fait émerger la souffrance. Le concerné peut se défaire de sa condition de vie.
En Afrique du Nord, les hommes se suicidaient par défendre leur dignité qui avait été bafouée ; par exemple Mouhamed Bouazizi est humilié par une policière alors qu’il se débrouille à l’aide d’une brouette dans un coin de la rue, il est giflé. Touché dans son orgueil et sa dignité, il choisit la voix du suicide pour dédier sa vie à cette dame. En occident, les déceptions amoureuses sont fréquentes et plongent les personnes déçues dans une langueur mortelle, lorsque la personne aimée quitte son conjoint suite à un divorce ou un décès. Il y a une sorte d’anxiété grandissante qui s’installe sur l’intéressé qui éprouve un dégoût de la vie, et de jour en jour cela peut se compliquer, au point de pousser l’autre à supprimer sa vie. Il y a également l’échec à un examen, sur lequel on comptait pour faire une belle carrière. Plusieurs personnes se sont trouvées livrées à la mort après avoir raté l’ENAM. En France où le travail est particulièrement stressant avec les contraintes, les employés subalternes se suicident régulièrement comme une dédicace à son patron qui l’a traumatisé. Les troubles psychosomatiques peuvent aussi provoquer l’homme à se livrer à une sorte d’empathie, par exemple une jeune fille forcée d’aller à un mariage qu’elle ne voulait pas, peut entrer dans une sorte de dépression, et supprimer non pas sa vie, mais la vie de son mari qui est pour elle le poids lourd de toute une vie. Les sectes aussi ont poussé les adeptes à des suicides collectifs après un lavage de cerveau.
Au Cameroun, aujourd’hui, la pauvreté peut pousser certaines personnes à se suicider lorsqu’il constate qu’il entre dans la quarantaine et vit une nouvelle fois chez ses parents, qui ont passé toute leur vie à vendre les beignets s’en sortir et qu’on venait casser leur dernière baraque sous laquelle il pouvait leur misérable condition. Alors un licencié qui a fait 25 ans avec une licence sans travailler. Beaucoup d’hommes reconnaissent leur condition comme des cadavres ambulants, un prisonnier qui a 150 ans de prison peut très bien être amené à causer un acte suicidaire sur lui-même ou sur d’autres personnes. Comment est perçu le suicide dans la société ?
On la perçoit comme une sorte d’abdication, de la fuite en avant de ses responsabilités devant la vie. La vie est un combat et l’homme a l’obligation de combattre jusqu’au dernier jour. Le désaveu abrupt de la réalité en pleine conscience pousse l’homme à pervertir sa vie, or la vie est sacrée, nous sommes convaincus que la résignation face aux défis de la vie est si forte que le suicide est perçu plutôt comme un acte de lâcheté par nombre des vivants. Comment arrêter ces tourments, il faut donner du travail aux gens, améliorer les conditions de vie, et créer l’espoir, nous vivons des situations intenables, indescriptibles, jamais la souffrance a atteint le plus haut niveau.