Loin de moi l’idée de porter un jugement trop critique sur ceux qui arrivent à cette extrême, personne ne peut suivre ce chemin sans être convaincu que la cause est noble et surtout que c’est la solution ultime.
Dans le jeu politique c’est une option, parmi les hommes qui ont marqué profondément l’histoire du monde, il y a bien un certain Nelson Mandela grand combattant de la liberté en Afrique du Sud qui est passé très vite de la désobéissance civile, à la lutte armée contre l’Apartheid.
Les nationalistes aussi au Cameroun ont dû prendre les armes pour lutter contre l’administration de tutelle française. On peut donc être des fois contrait et orienté vers ce chemin complexe.
Seulement, j’ai la faiblesse de penser qu’aucune cause ne mérite autant de sacrifice aujourd’hui. Le massacre survenu à Mamfé ce 6 novembre vient nous rappeler fort opportunément la dangerosité de cette voie. Rien, mais alors rien du tout ne vaut autant de souffrance et de dommages.
Si pendant la période d’occupation coloniale c’était légitime et inévitable, pour notre génération cela devrait être dépassée. Peu importe le sujet de la discorde, il existe aujourd’hui des moyens plus subtiles et fins pour se faire entendre voire créer un rapport de force favorable surtout si la cause est nationale. La lutte politique est trop complexe et le pouvoir encore plus, j’aime à dire que le pouvoir à la capacité de corrompre même une belle âme.
Donc, avant de vouloir à tout prix la sécession, avant de vouloir à tout prix remplacer un dirigeant que l’on trouve incompétent et insensible comme le président Biya, il ne faut surtout pas perdre de vue que rien ne certifie que les choses vont considérablement s’améliorer quand il ne sera plus là ou alors quand vous aurez votre propre état.
Cela reste une possibilité parmi tant d’autres, l’Homme étant ondoyant et divers comme disait Montaigne.
Ondoyant au travers de ses détours et circonvolutions, et divers quant à ses avis.
Certains trouvaient que le président Ahmadou Ahidjo n’avait pratiquement pas de cœur, il a fallu que monsieur Biya, fils de catéchiste arrive au pouvoir, pour que ces gens se rendent compte que l’ancien président était plutôt un enfant de cœur.